L'annonceur

LA TRIBUNE LIBRE

Maintenir un certain niveau d'optimisme

Lettre du président de la Chambre de commerce et d'industrie du Coeur-du-Québec concernant le dossier de l'Aluminerie de Bécancour.

Par Jean-Guy Doucet, président CCICQ [05/11/2013]

Madame Pauline Marois, Première Ministre du Québec

Objet : Tarifs d'électricité à référentiel pour nos alumineries

Madame la Première Ministre,

La Chambre de commerce et d'industrie du Coeur-du-Québec qui représente plus de 500 membres d'affaires vous interpelle aujourd'hui sur l'importance d'agir dans le dossier de l'Aluminerie de Bécancour.

Cette demande se veut d'abord un cri du coeur du milieu des affaires de Nicolet-Bécancour. Notre organisme veut agir, cette fois-ci, en amont d'une fermeture possible du plus grand et important employeur de la région qu'est l'Aluminerie de Bécancour au lieu de réagir à un drame qui s'apparenterait À notre expérience de l'automne dernier avec l'annonce de la fermeture de Gentilly-2.

Cette entreprise d'envergure emploie actuellement près de 1 000 travailleurs dans son usine de Bécancour en plus des milliers d'emplois indirects auprès des centaines de sous-traitants de la région. La fermeture de cette usine additionnée à celle de la centrale Gentilly-2 serait catastrophique pour les régions du Centre-du-Quebec et de la Mauricie.

L'augmentation des tarifs d'électricité pour cette entreprise aurait, selon nos informations, un impact majeur dans son budget annuel. Selon certaines sources, ce sont des coûts additionnels pouvant atteindre 100 millions de dollars annuellement. Nous sommes donc très inquiets pour la suite des événements sachant qu'il y a eu peu d'investissements dans leurs infrastructures depuis la construction de l'usine. L'augmentation des tarifs de l'électricité et la situation des installations actuelles deviennent des facteurs prédominants pour l'avenir de l'usine.

Nous ne voulons pas nous immiscer dans une négociation complexe avec des multinationales, nous voulons avoir l'assurance que le gouvernement du Québec met en place une équipe d'évaluation de la situation et de négociation. De plus, nous souhaitons dans le contexte actuel un engagement formel de votre part que tout sera mis en oeuvre pour assurer la pérennité de cette entreprise.

On doit offrir un tarif d'électricité concurrentiel et garanti pour les années futures en planifiant parallèlement à cela la modernisation des équipements pour permettre à cette entreprise de demeurer compétitive sur le marché. L'impact de l'augmentation du tarif doit aussi être mesuré et évalué pour les autres entreprises de notre parc. Notez que l'usine Silicium Bécancour vit actuellement des difficultés et que l'usine d'engrais chimique IFFCO Canada évalue actuellement leur rentabilité financière en considérant l'utilisation accentuée de l'électricité au lieu du gaz naturel et ce, dans le but de diminuer leur empreinte de gaz à effet de serre.

Madame la Première Ministre, notre intervention vise à maintenir un certain niveau d'optimisme et de vision pour les entrepreneurs de la région. Ainsi, nous espérons que vous allez intervenir rapidement dans ce dossier en assurant un suivi aux grands donneurs d'ordre du Québec et ce, en considérant que le Québec est en surplus d'électricité et que nous n'avons pas les moyens de se permettre des pertes d'emplois aussi considérables dans les différentes régions du Québec par une fermeture en bloc de trois alumineries.

Nous vous prions de croire, Madame la Première Ministre, à notre collaboration la plus entière et transparente.

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