Élections américaines de 2020
Toutes les bassesses inimaginables seront utilisées et retournées du revers de la main par les différentes instances judiciaires, mais ce sera une période très intéressante à suivre.
Par Alain Dubois [12/11/2020]
Aujourd'hui, tout le monde sait que le futur président des États-Unis (the president-elect) sera Joe Biden.
Enfin, plusieurs s'entêtent à ne pas vouloir le reconnaitre, le président Trump et ses supporteurs de même que quelques pays dirigés autocratiquement continuent de répéter les propos du 45e président à propos des fraudes et irrégularités alléguées, mais ce n'est qu'une question de temps avant que tout rentre dans un certain désordre.
Parce qu'il ne faut pas oublier que Donald Trump demeure à la tête du pays jusqu'au 20 janvier prochain et d'ici là, il aura le temps de tenter d'apporter toutes sortes de modifications aux règlementations en vigueur. Déjà, il s'est accordé le droit de limoger toute personne œuvrant dans les institutions fédérales pour quelque raison que ce soit, la principale étant celle qui veut que selon son jugement, une personne lui ait été déloyale durant son mandat. Et pour remplacer ces personnes arbitrairement, on peut deviner que le processus d'embauche sera assez simple... comme on le dirait ici au Québec : un chum c'est un chum.
Tout cela était prévisible dans le fond. En contexte de pandémie, dès le début il a annoncé ses couleurs que le vote postal était pour être contesté. Ses supporteurs ont donc suivi ses conseils et préférer se présenter en personne aux votes par anticipation et le jour même de l'élection du 3 novembre dernier. En soirée, puisque le dépouillement des votes de la journée lui était favorable, il s'est déclaré vainqueur tout en demandant qu'on arrête le comptage des votes. Malheureusement pour lui, il existe des lois et règlements qui régissent les façons de faire lors d'élections comme dans toute démocratie, et il serait difficile ici d'en faire un résumé puisque chaque état a sa façon de faire. Parfois les votes par anticipation peuvent être comptés avant ou après le vote de la date d'élection, tandis que le vote postal devrait être recevable selon la date d'oblitération.
Si ce n'était pas déjà assez que de contester le décompte des votes postaux, différentes manœuvres pour limiter l'acheminement des bulletins pas la poste furent mis en place à la hâte, ce qui a eu pour effet de créer d'autres problèmes pour l'acheminement normal d'autres courriers ou colis, tels des ordonnances de médication.
Au cours de son mandat, plusieurs proches collaborateurs de Donald Trump furent reconnus coupables de différents actes et purgent des peines d'emprisonnement. L'un d'eux, Michael Cohen qui agissait en tant qu'avocat pour l'organisation de Trump depuis le milieu dans années 2000. Ayant plaidé coupable à des accusations de violations de la loi électorale, de fraudes bancaires et fiscales et de parjure en 2008, on se souviendra des fameux paiements pour acheter le silence de certaines dames, il a tout récemment publié un livre relatant des faits vraiment intéressants.
On a tous vu et entendu le président Trump malmener les journalistes de tous les journaux suivant quotidiennement les points de presse à la Maison Blanche. Pour lui remettre la monnaie de sa pièce, plusieurs réseaux de télévision ont proclamé la victoire de Joe Biden à titre de prochain président des États-Unis pendant que M. Trump était tranquillement en train de compléter l'une de ses très nombreuses parties de golf.
Plus tard en soirée, lors de son allocution, comme le faisait depuis quelques semaines les réseaux sociaux Twitter, Facebook et autres, les principaux réseaux de télévision ont coupé court à son laïus évoquant qu'il était truffé de faussetés. De son côté le réseau FOX l'a diffusé en entier et endossé les dires du président comme c'était le cas depuis son élection en 2016. Mais voilà, suite aux révélations de Michael Cohen qui déclare que la course aux présidentielles de 2016 n'étaient à l'origine qu'une gigantesque entreprise d'info-pub pour Donald Trump qui se préparait à lancer un réseau de télé donc le nom serait simplement Trump.tv. Dès le lendemain le réseau FOX a cessé de diffuser le point de presse de Kayleigh McEnany, porte-parole de la Maison-Blanche, alléguant que son discours était trompeur.
Donc, inutile de s'attendre à ce que d'ici le 20 janvier 2021 les choses se déroulent comme ça se fait normalement lors de la passation des pouvoirs chez nos voisins du sud. Toutes les bassesses inimaginables seront utilisées et retournées du revers de la main par les différentes instances judiciaires, mais ce sera une période très intéressante à suivre.
On aurait pensé qu'on s'apprêtait à faire les frais d'une préquelle des séries « La servante écarlate » ou du roman « 1984 » de George Orwell, mais avec la défaite de Trump, on peut respirer encore un peu... mais pour combien de temps ?