Rêves d'enfant...
Comme on dit, la vie vaut la peine d'être vécue.

Par Mario Courchesne [18/12/2019]
Je me souviens d'un petit garçon qui rêvait comme tous les enfants de la terre au métier qu'il pratiquerait lorsqu'il serait grand. Une de ses premières fascinations, suite à la lecture d'un bouquin, fut la découverte du docteur et grand humaniste Albert Schweitzer. Il voulait comme lui devenir ce médecin infatigable et aller enrayer à tout jamais la souffrance et les maladies dans les pays du tiers-monde. Noble tâche des plus immenses. Ensuite, il fut profondément ému en écoutant sa douce maman jouer des pièces musicales de Frédéric Chopin au piano. Dès lors, il s'est vu composer de belles mélodies et aller les interpréter dans toutes les chaumières terrestres, là où la misère fait rage, afin de leur transmettre quelques notes de bonheur. Grosse tournée mondiale en perspective. Finalement, en écoutant avec son papa une émission à la télévision, en noir et blanc, il a été fasciné par René Lévesque, journaliste reporter de guerre. Comme lui, il voulait communiquer à l'humanité entière toute l'horreur de ces conflits pour qu'enfin l'on cesse de s'entretuer pour vivre en paix jusqu'à la fin des temps. Fichu contrat. Comme vous voyez, tout est possible quand on est petit, c’est tout naturel et normal de se prendre pour un dieu.
Et aujourd'hui, quand est-il de ce petit bonhomme rêveur ? A-t-il réussi sa vie ? Quel constat ferait-il de l'état du monde ? Comme j'ai perdu sa trace depuis de nombreuses années, je vais tenter de répondre pour lui. Qu'il me pardonne cette interprétation de lui-même. Assurément, il se désolerait de l'état toujours ténébreux de plusieurs pays où la mort indésirée côtoie le désir de vivre. Mais il se réjouirait de voir que de braves citoyens continuent à porter le flambeau. Des médecins sans frontières poursuivent le combat. Il verrait aussi que dans son petit patelin des gens de coeur oeuvrent à ce que le sang continue à circuler dans les veines de la Coop de santé.
Il serait des plus heureux de constater que des artistes fabuleux, de par le monde, expriment toute la gamme d'émotions avec respect et bienveillance pour livrer la beauté de l'art. Ces mêmes artistes donnent rendez-vous à la population à venir s'émouvoir dans cette belle petite salle Belcourt, je crois.
Il verrait aussi que malgré la répression des dictatures, des journalistes risquent leur vie et en meurent parfois pour dénoncer l'injustice au nom de la liberté de race, de sexe et de religion. Et il serait surpris de voir que ses anodines réflexions se retrouvent dans L'annonceur, journal local animé par des passionnés qui tiennent à bout de bras l'information d'une région.
Comme on dit, la vie vaut la peine d'être vécue même pour tous ces millions de petits et grands rêveurs qui n'aimeraient connaître qu'amour et chaleur humaine.